« C’est par la foi que Rahab… ne périt pas ».(Hébreux 11:31).
Quelle déclaration puissante ! Rahab, une prostituée de Jéricho, une femme marquée par le péché, se retrouve inscrite dans la liste glorieuse des héros de la foi. Comment cela est-il possible ? Elle a caché les espions… et elle a menti. Le mensonge est un péché, alors pourquoi n’a-t-elle pas été jugée comme Ananias et Saphira, qui eux aussi ont menti, mais en sont tombés raides morts ?
Dieu ne regarde pas seulement l’acte, mais la motivation profonde du cœur. Rahab ment, oui. Mais dans ce mensonge brûle une foi naissante, un arrachement radical à son passé, une décision courageuse : se séparer de son peuple pour s’attacher au Dieu vivant. Ananias et Saphira, eux, ne cherchaient pas Dieu… mais l’apparence spirituelle. Ils voulaient être admirés, honorés, considérés comme des chrétiens exemplaires. Leur mensonge n’était pas l’expression de la foi mais la révélation de leur duplicité.
Il ne s'agit pas de transformer cette vérité en excuse. Dieu n’est jamais tolérant envers le péché. Le péché a été jugé dans la chair crucifiée de Christ, dans un supplice que nous ne pourrons jamais comprendre pleinement. Mais le Seigneur, dans sa justice parfaite, son omniscience totale, connaît les profondeurs de l’âme. Il sait pourquoi tu tombes, pourquoi tu luttes, pourquoi parfois tu échoues. Il connaît les larmes que personne ne voit, les combats que personne ne comprend.
C’est pourquoi son jugement est toujours juste.
Et c’est là une leçon pour nous aujourd’hui. Nous sommes souvent rapides à condamner les actes, mais l’homme ne voit que ce qui frappe les yeux ; Dieu regarde au cœur. Rahab mentait… mais elle était en train de naître à la foi. Ananias donnait… mais il était en train de mourir intérieurement. Paul lui-même disait : « Je ne fais pas le bien que je veux… » (Romains 7:19). Ses échecs ne définissaient pas son identité. Sa lutte n’annulait pas sa filiation.
Oh, que nous puissions apprendre à regarder au-delà des apparences !
Avant de juger, avant de condamner, avant de murmurer ou de jeter la pierre… laisse passer la grâce. Souviens-toi que Dieu a été patient avec toi. Souviens-toi combien de fois il aurait pu te rejeter, et pourtant il t’a relevé. La grâce n’est pas une porte facile… mais c’est une porte qui reste toujours ouverte.
Et si tu te sens comme Rahab – marqué, brisé, indigne – sache ceci :