Je continue.
Ceux qui s’attachent à de vaines idoles, ces vanités trompeuses, se privent de la grâce (Jonas 2:8 ; Auteur).
⦁ L’idolâtrie est une tare monstrueuse qui revient constamment dans les Écritures. Ici, Jonas établit un contraste entre, d’une part, le Dieu du ciel qui est esprit et le Créateur de toutes choses, et d’autre part, les fausses divinités avec leurs représentations physiques sous la forme d’une statue quelconque en bois ou en un autre matériau. Il va sans dire que de telles vanités trompeuses ne pourraient en aucun cas venir en aide à Jonas en train de sombrer dans la mer.
⦁ Au sujet de l’idolâtrie, Moïse a lancé un avertissement terrible à la génération des Hébreux qui allaient entrer en Terre promise ; il leur a dit :
Maudit soit l’homme qui fait une image taillée ou une image en fonte, abomination de l’Éternel, œuvre des mains d’un artisan, et qui la place dans un lieu secret ! Et tout le peuple répondra, et dira : Amen ! (Deutéronome 27:15).
⦁ Aujourd’hui, en plus des statuettes catholiques traditionnelles, on trouve facilement des statues de Bouddha ou des images de dieux hindous. Mais c’est pure folie que de s’incliner devant une fabrication humaine, ce que rappelle le prophète Ésaïe avec un certain humour mordant quand il écrit :
Une idole moulée, un artisan la fond, l’orfèvre la recouvre d’un fin placage d’or et, pour l’orner, il coule des chaînettes d’argent. Celui qui est trop pauvre pour une telle offrande choisit un bois qui ne pourrisse pas, puis il s’en va chercher un artisan habile pour faire une statue qui ne vacille pas (Esaïe 40:19-20).
Le fondeur de l’idole encourage l’orfèvre. Le polisseur soutient celui qui bat l’enclume. Il dit de la soudure : Voilà du bon travail ! Et il la fixe avec des clous afin qu’elle ne bouge pas (Esaïe 41:7).
À quoi bon faire un dieu, couler une statue, qui n’est d’aucun profit ? Or, l’homme se sert de ces bois pour les brûler, il en prend une part pour se chauffer, il allume le feu pour y cuire son pain. Avec le même bois, il fait un dieu, et il l’adore ; il fabrique une idole et se prosterne devant elle. Quant au reste du bois, il en fait une idole, il la prend pour son dieu, il se prosterne devant elle et il l’adore. Il l’invoque et lui dit : Délivre-moi car toi, tu es mon dieu ! (Esaïe 44:10, 15, 17).
⦁ Aujourd’hui encore de par le monde, autant en Occident qu’en Orient, d’innombrables gens s’inclinent bien bas ou s’agenouillent devant des statues, des images ou des icones, mais ça, c’est surtout pour le bas peuple. Les hommes d’affaires, quant à eux, sont en costume cravate et pour la plupart, ils ne s’abaissent pas à de tels enfantillages ; ils sont intelligents eux, ils ont fait les grandes écoles eux. Oui mais ils sont corps et âme au service de Mamon le dieu de l’argent (comparez Matthieu 6:24) qui les fait courir du matin au soir et du soir au matin car avides comme des éponges, ils veulent toujours plus de fric.
⦁ ❗ Ou pire encore, ils mettent Mamon au service d’une autre idole encore plus cruelle. Ils font du tourisme sexuel et partent pour ces pays du tiers monde où ils peuvent abuser des jeunes filles et même des enfants en toute impunité ou presque. Même certains de nos politiques ont participé ouvertement à ce tourisme odieux et sont allés jusqu’à raconter leurs exploits dans un livre (Mitterand en 2009). Bon, je me suis éloigné du type d’idole dont parle Jonas, mais il faut dénoncer les scandales qui affligent notre monde, que ce soient les traders ou les prédateurs de tout poil qui tondent et exploitent leurs concitoyens. Ces réflexions me font penser aux paroles du philosophe anglais (Thomas Hobbes, 1588-1679) qui a dit :
L’homme est un loup pour l’homme.
Il avait raison.
⦁ En disant que ceux qui s’attachent à de vaines idoles [ … ] se privent de la grâce, Jonas établit non seulement un contraste entre le Dieu unique et les choses vaines, mais aussi et surtout entre la fin misérable des idolâtres et la joie et le réconfort qui sont le privilège de ceux qui ont une foi personnelle en l’Éternel. Au lieu de jouer au prophète sectaire, désobéissant, grincheux et boudeur qui s’enfuyait en Espagne parce qu’il avait la haine au ventre contre les habitants de Ninive et ne voulait pas qu’ils puissent bénéficier de la miséricorde divine, Jonas a crié vers le seul vrai Dieu qui l’a entendu et qui lui a fait grâce.