“C’est Moi, le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.” Ex 20.2

Les premiers chapitres de l'Exode relatent la naissance de Moïse et le contexte de l’époque, puis la confrontation, 80 ans plus tard, entre ce prince berger et le pharaon d'Égypte. Si l’on prend un peu de hauteur quant à ces chapitres pittoresques, on note que nous sommes en présence de deux pouvoirs totalement différents. Il y a l'Égypte, ses dieux, ses cultes, ses prêtres et son organisation plus que millénaire, dont les vestiges, encore visibles aujourd'hui, attestent la puissance. Face à cela, un Dieu peu connu, au nom imprononçable, sans image pour le représenter ; un Dieu dont les fidèles ne sont pas encore un peuple ; tout juste sont-ils des clans réduits à l'esclavage. Pourtant ce Dieu-là va bousculer l'Empire, semer le trouble et arracher les Hébreux de la servitude. En résumé, ces pages ne nous racontent pas la rivalité entre deux personnes, pharaon et Moïse, ni même la lutte entre deux puissances qui chercheraient à s'établir dans la région. Non ! C'est plutôt le combat singulier entre deux forces et entre deux conceptions du monde : la contrainte ou la liberté ; l'assujettissement des êtres au caprice d'un tyran ou l'affranchissement de toutes les sortes de servitudes humiliantes. Ces récits proclament la naissance de la liberté au sein de l'Histoire humaine sans vrai Dieu, grâce à l'initiative salvatrice de Celui qui se présente comme le Dieu d'Israël. Ce qui a été l'histoire ancienne devient notre propre histoire : de quel pharaon sommes-nous encore les jouets ? De quel esclavage devons-nous encore être libérés ? Pour chacun de nous, il y a ici et maintenant plus que Moïse - qui pourtant est le sauveur du peuple d'alors. Jésus est le nouveau Moïse qui nous extrait du pouvoir de tous les pharaons mondains. L'enfant insignifiant de la crèche renverse toutes les puissances, et ceux qui deviennent Ses enfants, Son peuple, seront plus forts que toutes les “maisons de servitude” du monde.