JUGÉS, CAR ON VOUS JUGERA DE LA MÊME MANIÈRE QUE VOUS AUREZ JUGÉ ET ON UTILISERA POUR VOUS LA MESURE DONT VOUS VOUS SEREZ SERVIS.
Matthieu 7:1-2
Ce passage de l'Évangile selon Matthieu, au chapitre 7, versets 1 et 2, est une exhortation puissante à la retenue dans nos jugements envers autrui. Il ne s'agit pas simplement d'un conseil superficiel, mais d'une observation profonde sur la nature des interactions humaines et les conséquences de nos attitudes.
Imagine la scène :
Jésus s'adresse à une foule, probablement composée de personnes de tous horizons, avec leurs propres faiblesses, leurs propres luttes. Dans ce contexte, il prononce ces paroles qui résonnent encore aujourd'hui. L'idée centrale est celle d'une réciprocité inhérente à l'acte de juger. Lorsque nous pointons du doigt les défauts des autres avec sévérité, nous créons une atmosphère où le jugement devient la norme, et inévitablement, nous finissons par en être les victimes.
Prenons des exemples concrets. Imagine une personne qui critique constamment l'apparence des autres, trouvant toujours quelque chose à redire sur leur style vestimentaire ou leur coiffure. Il n'est pas surprenant que cette personne se sente elle-même scrutée et jugée sur son propre aspect. De même, quelqu'un qui a tendance à dénigrer les erreurs professionnelles de ses collègues pourrait se retrouver sous le feu des critiques à la moindre de ses propres fautes. C'est un peu comme si l'énergie négative que nous projetons revenait inévitablement vers nous.
La "mesure" dont il est question est particulièrement intéressante. Elle suggère une proportionnalité directe entre la sévérité de notre jugement et celle que nous subirons. Si nous sommes indulgents et compréhensifs envers les faiblesses humaines, il est plus probable que nous rencontrions la même clémence en retour. À l'inverse, une attitude intransigeante et accusatrice risque d'engendrer un environnement où la tolérance est absente.
Ce passage ne signifie pas qu'il faille ignorer les comportements répréhensibles ou s'abstenir de tout discernement. Il s'agit plutôt d'une invitation à l'humilité et à la conscience de notre propre imperfection. Avant de nous empresser de condamner les autres, il est sage de nous rappeler que nous sommes tous sujets à l'erreur et que nos propres vies ne sont pas exemptes de critiques potentielles.
En cultivant l'empathie et la compassion, en essayant de comprendre les motivations et les contextes derrière les actions des autres, nous pouvons transformer nos interactions. Au lieu d'un cercle vicieux de jugement et de réprobation, nous pouvons créer un espace où la compréhension et la bienveillance prévalent. C'est un défi constant, mais la promesse implicite de ce verset est que la manière dont nous traitons les autres a un impact direct sur la manière dont nous sommes traités en retour. C'est une loi spirituelle et psychologique d'une grande profondeur.
