Apocalypse 3:3, 8, 10-11
[3] Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu (la Parole), garde-la et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai te surprendre.
[8] Je connais tes œuvres. Voici : j'ai mis devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n'as pas renié mon nom.
[10] Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai moi aussi, de l'heure de l'épreuve qui va venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre.
[11] Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.
Le mot d'ordre de l'Église depuis 2000 ans est de garder le dépôt.
1 Timothée 6:20
[20] Ô Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science.
L’Église est appelée à rester sobre, à veiller, à travailler et à espérer par la foi le retour du Seigneur, qui viendra comme un voleur. Les nombreuses paraboles du Seigneur (les talents, les vierges sages et folles, les ouvriers de la onzième heure, etc.) sont toutes à propos pour illustrer cet appel à la vigilance fidèle.
Faire des disciples exige une théologie forte, claire et fidèle, enracinée non seulement dans l’Écriture seule, mais aussi dans l’histoire biblique et confessionnelle de l’Église. Cela signifie que l’Évangile doit continuellement nous façonner, nous transformer et nous conduire à la maturité spirituelle – à "l'état d'homme fait" (Éphésiens 4:13).
Pour cela, des systèmes doctrinaux éprouvés tels que le calvinisme et la théologie réformée sont des outils d’une grande valeur. Ils ne sont pas la Parole elle-même, mais ils aident à en dégager le sens de manière cohérente et fidèle, à la lumière du tout de l’Écriture. C’est un choix que je fais et que j’assume entièrement, ayant découvert dans ce chemin la lumière du Saint-Esprit, qui éclaire l’Écriture et façonne l’âme au contact de vérités anciennes et vivifiantes.
Qu’ils soient morts ou vivants, les hommes de Dieu fidèles, pieux et sages sont comme des "pierres vivantes" (1 Pierre 2:5), qui forment le socle du corps de Christ. En méditant leurs écrits et leur témoignage – confessions, catéchismes, commentaires, sermons – nous rendons gloire à Dieu pour ses œuvres merveilleuses dans l’histoire. Le Saint-Esprit n’est pas enfermé dans le présent : il est l’Esprit de vérité qui a toujours conduit l’Église vers toute la vérité (Jean 16:13).
Connaître cette histoire nous garde des fausses conceptions, des hérésies et des innovations dangereuses qui menacent constamment l'Église. Le passé n’est pas une prison, mais une mémoire vivante et prophétique.
Il y a ici un parallèle profond avec les pierres commémoratives dressées par Israël à sa sortie du désert :
Josué 4:6-7
[6] afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque vos fils vous demanderont demain : Que sont ces pierres pour vous ? [7] vous leur direz : C'est que les eaux du Jourdain ont été coupées devant l'arche de l'alliance de l'Éternel. Lorsqu'elle traversa le Jourdain, les eaux du Jourdain ont été coupées. Ces pierres serviront de mémorial aux Israélites, à jamais.
Ainsi, nos confessions de foi, nos liturgies bibliques, nos cantiques théologiques et notre fidélité doctrinale sont autant de pierres dressées pour témoigner de la fidélité de Dieu dans l’histoire. Elles répondent à la question des générations suivantes : "Que sont ces pierres pour vous ?"
L’avertissement biblique est clair :
Proverbes 22:28
[28] Ne déplace pas la borne ancienne, que tes pères ont posée.
Deutéronome 27:17
[17] Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain ! – Et tout le peuple dira : Amen !
Dans leur sens premier, ces bornes marquent les limites physiques de l’héritage du peuple. Spirituellement, elles sont le reflet de la transmission fidèle de la vérité divine. Sans les confondre avec des absolus théologiques, nous reconnaissons qu’il est sage et biblique de voir dans les confessions historiques, les grands conciles fidèles et les témoins de la vérité, des repères précieux que nous ne devons pas mépriser.
L’oubli de ces repères fut une cause majeure de la ruine d’Israël :
Ils ont oublié l’alliance,
Ils ont oublié la Loi,
Ils ont oublié les œuvres de Dieu,
Et ils ont préféré les idoles aux commandements du Dieu vivant.
Si l’Église de Christ aujourd’hui méprise, néglige ou oublie le dépôt reçu des apôtres, le même sort l’attend : confusion, apostasie, aveuglement.
Ainsi, dans le sillage de l’ordre donné à Josué de dresser des pierres pour mémoire, l’Église reçoit aujourd’hui la mission de préserver, proclamer et transmettre fidèlement la vérité révélée. Jésus lui-même, dans ses derniers mots à ses disciples, ordonne :
> « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28:18–20)
Ce mandat apostolique engage l’Église, à chaque génération, à une fidélité enracinée : dans l’Écriture, dans l’histoire du salut, dans la confession des Pères et dans l’espérance du retour glorieux de Christ.
> "Le christianisme est la religion de la mémoire : mémoire du Christ, mémoire de l’alliance, mémoire des œuvres de Dieu." – Henri Blocher
> "Ignorer ce que l'Église a cru dans les siècles passés, c'est se condamner à répéter toutes ses erreurs." – Adaptation libre d’une maxime d’Albert Mohler
> "Les confessions de foi ne remplacent pas l’Écriture, elles sont des cartographies faites à la lumière de l’Écriture pour traverser un terrain parfois semé d’embûches." – Louis Berkhof (paraphrase)