lundi 30 juin 2025

La centralité de l'Écriture dans la Réforme protestante : Une réponse aux dérives évangéliques contemporaines
Introduction

À l’heure où de nombreux mouvements évangéliques s’appuient sur l’expérience, les émotions ou les tendances culturelles pour définir leur foi et leur pratique, il est essentiel de redécouvrir l’un des piliers les plus fondamentaux de la Réforme protestante : sola Scriptura. Cette doctrine affirme que l’Écriture seule est la règle ultime et suffisante de la foi et de la vie chrétienne. Cet article vise à présenter la richesse théologique, historique et pratique de cette conviction, tout en mettant en lumière ses implications apologétiques face aux tendances évangéliques modernes.

Sola Scriptura, pas solo Scriptura : Clarifier la doctrine

Il est crucial de distinguer sola Scriptura de solo Scriptura ou nuda Scriptura. Là où certains évangéliques affirment ne dépendre que de leur lecture personnelle de la Bible, sans égard pour la tradition, les confessions ou l'histoire de l'Église, la vision réformée reconnaît l'utilité et la valeur secondaire des symboles de foi, des conciles et des enseignements patristiques.

“L’Écriture sainte est la seule règle suffisante, certaine et infaillible de toute connaissance, foi et obéissance salvatrice.” — CFB 1689, chap. 1.1

Comme l’explique Keith Mathison (The Shape of Sola Scriptura), la position réformée considère que l’Écriture est la norme ultime (norma normans), tandis que les confessions et traditions sont des normes dérivées (norma normata).

La Réforme comme retour à l’autorité scripturaire

L’un des apports fondamentaux de la Réforme protestante fut de rétablir la Bible comme norme suprême, contre l’autorité égale ou supérieure du magistère romain. Les figures comme Luther, Calvin ou Zwingli ont affirmé que l’Église est soumise à la Parole et non l’inverse.

Références historiques

Jean Huss et John Wyclif, souvent appelés « pré-réformateurs », dénonçaient déjà l’autorité ecclésiastique abusive et appelaient à un retour à l’Écriture.

Augustin lui-même affirmait : “Je n’accepterais pas l’autorité de l’Évangile si je n’étais pas mû par celle de l’Église catholique.” (Contre Fauste, V.6) — une citation souvent mal comprise, mais utile pour ouvrir un dialogue sur la réception de l’Écriture dans l’histoire de l’Église.

L'effacement de sola Scriptura dans les milieux évangéliques contemporains

Dans plusieurs cercles évangéliques actuels, l’Écriture semble reléguée à une simple référence parmi d’autres. On parle de « ce que Dieu m’a dit », on fonde des ministères sur des songes ou impressions, et l’autorité pastorale repose davantage sur le charisme que sur une fidélité textuelle.

Exemples concrets :

L’évangile de prospérité, qui repose sur une lecture décontextualisée et manipulée des promesses bibliques.

L’acceptation du mariage homosexuel dans certains milieux évangéliques dits « progressistes », en contradiction frontale avec l’enseignement clair des Écritures.

Ce glissement traduit un abandon progressif de la centralité biblique, souvent au nom de la pertinence culturelle ou du ressenti individuel.

L’autorité de l’Écriture et la vie chrétienne aujourd’hui

Redécouvrir sola Scriptura, ce n’est pas seulement affirmer une position théologique : c’est s’engager à soumettre nos convictions, nos choix éthiques et notre vie communautaire à la Parole de Dieu. Cela implique une lecture rigoureuse, communautaire, soumise au Saint-Esprit, nourrie par les Pères, les Réformateurs et les Confessions.

Applications :

-Discerner la volonté de Dieu non par des signes extérieurs ou des impressions subjectives, mais par l’étude fidèle de l’Écriture.

-Corriger les dérives doctrinales en revenant aux textes bibliques et non aux tendances culturelles.

Conclusion : Pourquoi cela change tout aujourd’hui

La redécouverte de sola Scriptura est un acte de fidélité envers Dieu. Elle rappelle que la voix de Dieu est accessible, suffisante et claire. C’est aussi une démarche apologétique puissante pour notre époque : elle nous donne un fondement objectif dans un monde dominé par le relativisme spirituel.

“La Parole de Dieu est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier.” — Psaume 119:105

Dans le tumulte doctrinal évangélique, l’ancrage réformé dans l’Écriture demeure une boussole sûre, capable de redresser l’Église et d’éclairer le monde.

Psaumes 145 v 28 L’Eternel est près de tous ceux qui font appel à lui, de tous ceux qui font appel à lui avec sincérité.