vendredi 1 août 2025

Les œuvres surérogatoires de Jésus-Christ : la perfection de son œuvre pour notre salut
Introduction

Frères et sœurs en Christ, aujourd’hui, nous allons méditer sur un mystère fondamental de notre foi : les œuvres surérogatoires de Jésus-Christ. Ce terme un peu technique désigne le fait que Jésus, en sa vie, son obéissance et sa mort, a accompli plus que ce que Dieu demandait pour notre salut. C’est un sujet capital, car il éclaire la perfection de son œuvre, la certitude de notre justification et la grandeur de sa grâce.

Sans comprendre pleinement ce que Christ a accompli pour nous, nous risquons de méconnaître la profondeur de sa médiation, d’oublier que c’est par son œuvre parfaite que nous sommes sauvés, et de chercher en vain à « compléter » ce qu’il a fait. Alors, éclairons ensemble ce que sont ces œuvres surérogatoires, pourquoi elles sont essentielles, et ce qu’elles nous enseignent pour vivre dans la foi et l’espérance.

1. Jésus-Christ, seul Médiateur parfait

Pour comprendre les œuvres surérogatoires, il nous faut d’abord rappeler un grand mystère de la foi chrétienne : Jésus-Christ est une seule personne, mais en lui coexistent deux natures, divine et humaine, parfaitement unies sans confusion ni séparation.

La Confession de foi baptiste de 1689, au paragraphe 7, explique cela ainsi :
« Christ a agi selon ses deux natures, faisant par chacune d’elles ce qui lui est propre. Cependant, en raison de l’unité de la personne, ce qui revient en propre à une nature, est parfois attribué par l’Écriture à la personne dénommée par l’autre nature. »

Cela signifie que tout ce que Christ fait en tant qu’homme et tout ce qu’il fait en tant que Dieu est attribué à la même personne unique. C’est un point essentiel pour saisir l’efficacité de son œuvre. Car c’est la personne du Fils incarné qui a obéi parfaitement, souffert et mort, et c’est la même personne divine qui a rendu ces œuvres infinies et suffisantes.

Comme l’enseignait le grand théologien réformé John Owen, « Christ a endossé une charge qui dépassait infiniment celle de toute créature, et l’a supportée parfaitement ».

Ainsi, en Christ, nous avons un Médiateur capable de satisfaire à la justice divine, non seulement parce qu’il est Dieu, mais aussi parce qu’il a vécu pleinement comme homme.

2. Qu’est-ce que les œuvres surérogatoires ?

Le terme « œuvres surérogatoires » vient du latin supererogatio, signifiant « faire au-delà de ce qui est requis ». Dans le contexte chrétien, cela veut dire que Jésus-Christ, dans son obéissance active (sa vie sans péché) et passive (sa mort sur la croix), a accompli plus que la stricte justice exigeait.

Pourquoi cela est-il important ? Parce que pour qu’un sacrifice soit suffisant pour la justice parfaite de Dieu, il ne suffit pas d’une simple obéissance moyenne ou partielle. Il fallait que Christ accomplisse une obéissance parfaite, totale et infinie, qui dépasse tout ce que l’homme aurait pu faire.

Ainsi, ses œuvres surérogatoires sont ces œuvres « en excès », accomplies non pour son propre compte, mais pour nous. Elles garantissent que notre salut ne repose pas sur des efforts humains, mais uniquement sur sa grâce infinie.

3. Fondements bibliques

La Bible nous donne plusieurs passages clés qui montrent cette réalité.

Romains 5:19 dit :
« Car, de même que par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, ainsi par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes. »

Ici, Paul souligne que l’obéissance de Jésus n’est pas simplement l’égal de notre désobéissance, mais qu’elle surpasse largement son effet négatif. Elle produit une justice plus grande que le péché ne produit de condamnation.

Philippiens 2:8 décrit la descente de Christ dans l’humilité, « il s’est humilié lui-même, obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. » Cette obéissance extrême, allant jusqu’à la mort infamante, révèle l’intensité et la plénitude de son sacrifice.

1 Pierre 3:18 insiste encore :
« Car Christ aussi a souffert une seule fois pour les péchés, Lui, le juste, pour des injustes, afin de nous amener à Dieu. »

Ces versets nous montrent que la justice de Christ est parfaite, complète, et qu’elle s’applique à nous pleinement, puisque c’est une obéissance accomplie en une fois, suffisante pour tous.

4. Pourquoi ces œuvres sont-elles essentielles pour notre salut ?

Sans ces œuvres surérogatoires, notre salut serait incertain. Si Christ avait obéi juste assez pour être acceptable à Dieu, mais pas parfaitement, alors nous serions condamnés à chercher à ajouter quelque chose à sa justice. Mais la Parole nous assure que sa justice est complète et parfaite.

Comme le rappelle la Confession de foi de Westminster (chapitre 8, paragraphe 5) :
« Les œuvres de Christ sont toujours accomplies en union avec sa personne divine et sont les seules bonnes œuvres qu’Il a accomplies et qu’il puisse imputer à ses fidèles. »

Ce fait garantit que sa justice ne peut être ni diminuée, ni dépassée. Elle est la base solide sur laquelle notre justification s’appuie. Elle supprime toute idée d’œuvre humaine qui pourrait prétendre à un mérite devant Dieu.

Ainsi, nous pouvons avoir une assurance ferme dans le salut, car celui qui a fait plus que ce qui était nécessaire garantit que rien ne manque pour notre rédemption.

5. Implications pratiques

Connaître et méditer les œuvres surérogatoires de Christ nous pousse à trois attitudes essentielles dans la vie chrétienne :

a) La gratitude profonde
Face à cette grâce infinie, notre cœur est appelé à une reconnaissance sans cesse renouvelée. Nous ne sommes pas sauvés par nos efforts, mais par son œuvre parfaite.

b) L’imitation obéissante
Si Christ a fait plus que nécessaire, nous sommes appelés à marcher dans son obéissance, non pour mériter, mais en réponse d’amour. Paul écrit dans Éphésiens 5:1 : « Soyez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés. »

c) L’espérance assurée
La perfection de son œuvre nous affermit dans la confiance que notre salut est sûr. Rien ni personne ne peut l’annuler. Notre espérance est ferme en Celui qui a payé le prix complet.

Conclusion

Frères et sœurs, les œuvres surérogatoires de Jésus-Christ sont le fondement solide de notre foi et de notre espérance. Par son obéissance parfaite, sa vie sans péché et sa mort à la croix, il a accompli plus que ce qui était requis pour nous sauver. C’est en lui seul que nous trouvons une justification certaine, une paix durable, et une vie nouvelle.

Gardons toujours devant les yeux ce mystère glorieux : que la personne divine du Christ a uni en elle-même deux natures, et que ses œuvres, bien qu’accomplies en chair mortelle, portent en elles une puissance infinie.

Puissions-nous, dans la foi, nous appuyer chaque jour sur cette vérité, vivre dans la gratitude, marcher dans l’obéissance et espérer avec assurance.

Que cette parole soit pour nous un socle solide, un phare dans les tempêtes, et une invitation à louer notre Sauveur : Jésus-Christ, le Médiateur parfait, notre Rédempteur.

Soli Deo Gloria.

Quand nous rencontrons un malheureux, Ne disons pas simplement : "Je vais prier pour toi !" C'est bien, certes ... Mais agisso...