Lettre à une amie
Ta parole est naissance… comme on sort de prison.
Il y a des paroles humaines qui s’envolent comme des feuilles mortes… Mais la Parole de Dieu, elle, descend comme une semence vivante dans le sol durci de nos cœurs. Et c’est ce que Dieu a fait pour toi. Tu as connu les murs froids d’une cellule, les nuits sans fin, le silence parfois assourdissant d’un monde qui t’avait oublié. Mais au cœur de cette obscurité, un murmure s’est fait entendre — la Parole de Dieu, douce, fragile, mais chargée d’une puissance que l’enfer lui-même ne peut arrêter.
Ce cantique que nous chantions à l'intérieur des murs n’est pas juste un chant. C’est ton histoire. “Ta parole est naissance, comme on sort de prison…” Oui, c’est cela ! Une naissance. Pas une libération administrative, mais une résurrection. Tu n’es pas seulement sortie d’un lieu. Tu es sortie d’une mort pour entrer dans la vie.
Dieu n’a pas seulement brisé les chaînes visibles. Il est venu façonner de ses propres mains ton âme meurtrie. Comme un potier reprend un vase fêlé et le reconstruit avec patience, amour et feu, ton Père t’a repris entre ses mains. Ce n’est pas un hasard si tu es encore debout aujourd’hui. C’est le fruit d’un amour divin qui ne t’a jamais abandonné, même quand tu doutais de Lui, même quand tu t’étais éloigné de tout et de tous.
Comme un souffle fragile… mais c’est Lui
Tu pourrais penser que ta foi est encore fragile, que ton passé pèse lourd. Mais laisse-moi te dire ceci, et je le dis avec tout le feu de mon cœur : Dieu se plaît à se manifester dans la fragilité. Il a choisi un souffle pour faire entendre sa voix, pas un ouragan. Il a choisi une crèche, pas un trône royal. Il a choisi la croix, pas la gloire humaine. Et aujourd’hui, Il te choisit, toi.
Tu es son vase d’argile. Et tu sais quoi ? Ce n’est pas une honte d’être de l’argile. C’est une grâce. Car Dieu ne façonne pas le marbre, Il façonne l’argile. Le marbre est dur, froid, inaccessible. L’argile est souple, vivante, ouverte. Et toi, tu es entre ses mains. Il n’a pas fini avec toi. Il te façonne encore. Et chaque fissure de ta vie passée devient l’endroit où sa lumière peut briller le plus fort.
Une blessure qui ouvre le jour
Tu as peut-être été brisée. Tu portes en toi des blessures dont peu connaissent la profondeur. Mais Dieu ne méprise pas la douleur. Sa Parole est blessure, dit le chant. Oui ! Elle te blesse pour mieux te guérir. Elle pénètre au plus profond pour déraciner le mensonge, l’abandon, la culpabilité. Mais quand elle blesse, c’est pour ouvrir le jour, pour faire jaillir une aube nouvelle sur ton âme.
Mon amie, ne crains pas ce que Dieu est en train de faire en toi. Même si tu ne vois pas encore tout le tableau, même si certaines journées sont lourdes et que le passé semble te tirer en arrière, avance. La Parole qui t’a nourrie en prison est encore là. Elle est toujours vivante. Elle te parle, elle te porte. Elle est semence, et Dieu promet la moisson.
Ne laisse pas la honte étouffer ce que tu as reçu. Ne laisse pas l’ennemi te dire que tu n’as rien à offrir. Ce n’est pas ton passé qui te définit, c’est la croix de Jésus-Christ. Et parce qu’Il est ressuscité, tu es aussi ressuscité. Ne retourne jamais à l’ombre. Tu es née pour la lumière.
Un dernier mot pour toi :
Ce cantique que tu as chanté à l'intérieur des murs disait vrai. Aujourd’hui, c’est toi qui deviens ce cantique vivant. Ta vie est désormais un chant : un murmure d’espérance, un souffle de grâce, une semence de vie, un partage de pain vivant, un passage vers Jésus-Christ.
Lève-toi, femme de Dieu. Tu es libre, tu es aimée, et tu es envoyée.
CP