Hommes frères beaucoup cherchent à justifier la Trinité en disant que l’homme est composé d’âme, d’esprit et de corps, et que cela prouverait que Dieu serait trois personnes en une. Mais cette analogie est fausse dès son fondement. L’âme, l’esprit et le corps ne sont pas des personnes ; ce sont des dimensions d’un seul être. L’homme n’est pas trois personnes, il n’a pas trois volontés ni trois consciences. Et l’Écriture nous avertit clairement : « Dieu n’est pas un homme » (Nombres 23:19). Appliquer une structure créée et limitée à l’Être incréé, c’est confondre le Créateur et la créature. Aucun apôtre, aucun prophète, ni Jésus lui-même n’a jamais défini Dieu par une analogie anthropologique. La foi apostolique ne repose pas sur la philosophie, mais sur la révélation transmise par le Christ.
Or la Trinité affirme que le Père, le Fils et l’Esprit partagent une seule et même volonté. Mais la Bible enseigne exactement l’inverse. Jésus dit clairement : « Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6:38). À Gethsémané, il prie : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe… toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne » (Luc 22:42). Ces paroles n’ont de sens que s’il existe deux volontés distinctes : celle du Père et celle du Fils. Et cette distinction n’est pas théâtrale, elle est réelle, car l’Écriture ajoute : « Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Hébreux 5:8). On n’apprend pas l’obéissance à soi-même. Là où il y a obéissance, il y a subordination.
Jésus lui-même affirme sans détour : « Le Père est plus grand que moi » (Jean 14:28). Paul confirme cette hiérarchie spirituelle lorsqu’il écrit : « Le chef de Christ, c’est Dieu » (1 Corinthiens 11:3). Et Jésus reconnaît aussi une limitation que le Père n’a pas : « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul » (Marc 13:32). Un être qui ignore ce que l’autre sait ne peut pas être son égal absolu.
La Bible révèle également que le Fils a une origine. Il est Fils parce qu’il est engendré. Dieu dit : « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré » (Psaume 2:7), parole reprise explicitement en Hébreux 1:5. Paul déclare que Jésus est « l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création » (Colossiens 1:15), et Jésus se présente lui-même comme « le commencement de la création de Dieu » (Apocalypse 3:14). Le Père seul est sans origine, car l’Écriture dit de Dieu : « lui seul possède l’immortalité » (1 Timothée 6:16). Quant au Fils, Jésus affirme : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5:26). Ce qui est donné n’est pas intrinsèque ; cela vient d’une source.
Enfin, l’apôtre Paul révèle l’aboutissement du plan divin : « Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu le Père… car Dieu a tout mis sous ses pieds. Mais lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Corinthiens 15:24–28). Le règne du Christ est réel, glorieux et établi par Dieu, mais il est médiateur. À la fin, le Fils ne s’auto-exalte pas ; il remet tout au Père.
Frères et sœurs, la Trinité n’est pas une révélation biblique, mais une construction théologique tardive, fondée sur des concepts philosophiques absents de l’enseignement apostolique. La foi transmise par les apôtres est simple et puissante : « pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et un seul Seigneur, Jésus-Christ » (1 Corinthiens 8:6). Demeurons dans cette doctrine. Car « quiconque va au-delà de la doctrine du Christ n’a pas Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 9).
Guelor MABONE
