L’Évangile n’est pas une idée à défendre ni un lieu à fréquenter une fois par semaine. C’est une mission vivante, brûlante, confiée à chaque disciple de Jésus-Christ. Lorsque le Seigneur a regardé Ses disciples, Il ne leur a pas demandé de bâtir des foules, mais de former des vies. « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28.19). Ce commandement n’a rien perdu de son urgence. Le cœur de Dieu ne bat pas pour des chiffres, mais pour des âmes arrachées aux ténèbres.
Nous vivons dans un monde blessé, fatigué, aveuglé par le mensonge et la peur. Et Dieu a choisi de répondre à cette détresse non par des anges visibles, mais par des croyants disponibles. Vous et moi. Des hommes et des femmes imparfaits, mais remplis d’un message parfait : Jésus-Christ crucifié et ressuscité. Nous sommes appelés à être le sel qui empêche la corruption de gagner, la lumière qui perce l’obscurité, même là où tout semble perdu.
Mais annoncer la croix ne suffit pas si nous tournons le dos ensuite. L’amour de Christ ne fait pas de conversions rapides pour ensuite disparaître. Il reste, il enseigne, il relève, il corrige avec douceur et conduit vers la liberté. Faire des disciples, c’est marcher avec les nouveaux croyants quand l’enthousiasme retombe, quand les combats commencent, quand la sanctification devient un chemin exigeant. C’est leur apprendre à aimer la Parole, à chercher la présence de Dieu, à résister au péché et à vivre par l’Esprit.
Dieu ne cherche pas des experts, Il cherche des cœurs disponibles. Trop de croyants se taisent parce qu’ils se sentent faibles, indignes ou insuffisants. Mais la puissance de Dieu se manifeste précisément dans notre faiblesse. Ce n’est pas notre éloquence qui convainc les cœurs, mais l’onction du Saint-Esprit. Nous sommes appelés à être des ponts vivants, reliant ceux qui se noient dans le péché à la grâce qui sauve, ceux qui marchent dans la nuit à la lumière de Christ.
L’Église n’est jamais plus forte que lorsqu’elle est animée par une sainte compassion. Une compassion qui pleure pour ceux qui se perdent. Une compassion qui ne supporte pas l’idée qu’une âme puisse s’éloigner éternellement de Dieu sans avoir entendu l’appel de la grâce. C’est cet amour surnaturel que nous devons rechercher, un amour qui pousse à parler, à prier, à agir, même quand cela coûte.
Prions donc pour que l’Esprit que Dieu nous a donné — Esprit de force, d’amour et de sagesse — se manifeste pleinement en nous (2 Timothée 1.7). Que nos paroles soient remplies de vérité, nos cœurs de compassion, et nos pas de courage. Que les yeux aveuglés s’ouvrent, que les mensonges tombent, que les cœurs de pierre deviennent des cœurs de chair. Le monde n’attend pas une Église silencieuse, mais des croyants en feu, debout, humbles et audacieux, déterminés à être des ponts vers la lumière.
