Il est commun chez les évangéliques de dire que le salut résulte d’une décision personnelle par laquelle « je donne ma vie à Jésus. » Mais ce n’est pas parce que cette idée est largement partagée par de nombreux chrétiens qu’elle est bibliquement juste. En fait, l’Écriture affirme plutôt que c’est le Père qui me donne à Jésus :
« 37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi; 38 car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. 39 Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. » Jean 6 : 37-39
Voilà, c’est le Père qui me donne à Jésus et non pas moi qui donne ma vie à Jésus. Bien des textes appellent l’homme à la repentance mais on n’en trouvent aucun qui me dit de donner ma vie à Jésus. Or, puisque l’œuvre par laquelle je suis sauvé est une œuvre qui dépend essentiellement du Père, il en résulte que cette transaction salutaire appartient à un ordre qui ne relève pas de mon pouvoir mais de la volonté exclusive de Dieu.
Que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné
Mais dans ce texte de Jean chapitre 6 il y a plus encore. Non seulement je suis un don du Père à son fils mais qui plus est, la mission que le Père a confié à son Fils est de faire en sorte que jamais je ne puisse être perdu à nouveau. L’idée est fort simple : je ne peux pas perdre le don de la grâce qui me sauve parce que ce don n’est pas de moi mais du Père.
En Jean 10, Jésus ajoute que tous ceux que le Père lui donne ne périront jamais parce qu’il possède le pouvoir de leur donner la vie éternelle : « Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. » Jean 10 : 28-29
Pour qu’il y ait la moindre possibilité de perdre mon salut, il aurait fallu que la solidité de cette œuvre relève de mon pouvoir et repose entre mes propres mains. Mais ce n’est pas le cas, heureusement d’ailleurs. Comme cette œuvre sublime est entre le Père et son fils, et que tout cela échappe à mon pouvoir, je sais maintenant que ma vie est dans la main sûre et certaine de celui qui a donné sa vie pour moi parce que Dieu son Père m’a donné à Lui en vue de la résurrection d’entre les morts.