mercredi 10 décembre 2025

MERCREDI 10 DÉCEMBRE 2025

EXHORTATION : LA LIGNE DE DÉMARCATION

« Et vous verrez de nouveau la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. » (Malachie 3:18)

I. CONTEXTE HISTORIQUE

Le livre de Malachie se situe dans une période de profonde lassitude spirituelle. Israël est revenu de l’exil, le temple a été reconstruit, mais le peuple n’a pas retrouvé la ferveur d’autrefois. Les sacrificateurs offrent des sacrifices souillés, les mariages mixtes se multiplient, l’iniquité augmente, et la nation murmure contre Dieu. Une phrase revient souvent dans les murmures du peuple : « À quoi sert-il de servir Dieu ? » (Mal. 3:14).

Le peuple regarde autour de lui et croit constater une injustice : les méchants prospèrent, les arrogants sont élevés, et ceux qui marchent dans l’intégrité semblent oubliés. C’est dans ce contexte que Dieu, par Malachie, rétablit une vérité fondamentale : il existe une différence réelle, profonde, éternelle, entre le juste et le méchant. Même si cette différence semble floue dans le présent, Dieu promet un jour où elle deviendra éclatante, indiscutable, incontestable.

Le verset 18 est une promesse, mais aussi un avertissement : Dieu est en train de tracer une ligne dans les cœurs. Un temps vient où tout sera révélé.

II. EXÉGÈSE ET ÉTYMOLOGIE

1. « VOUS VERREZ DE NOUVEAU » – Hébreu : שׁ֖וּב תִּרְא֑וּן (shuv tirʾoun)
Le mot shuv signifie « revenir, restaurer, ramener ». Dieu annonce un retour à la clarté, une restauration de la vision spirituelle. Ce n’est pas une nouveauté, mais un rétablissement. Le regard du peuple, obscurci par la déception, sera réouvert. Le discernement perdu sera restitué.

2. « DIFFÉRENCE » – Hébreu : בֵּֽין (bein)
Ce terme signifie littéralement « séparation, distinction, ligne de partage ». Dieu ne laisse aucune zone grise : il sépare, il distingue, il met à part. Le mot évoque une frontière tracée par Dieu lui-même. Ce n’est pas l’homme qui décide qui est juste ou méchant ; c’est Dieu qui définit la limite.

3. « LE JUSTE ET LE MÉCHANT » – Hébreu : צַדִּ֖יק (tsaddiq) / רָשָׁע (rashaʿ)
Tsaddiq désigne celui qui est aligné sur la justice divine, droit, fidèle à l’alliance.
Rashaʿ décrit celui qui rejette volontairement la voie de Dieu, même s’il paraît prospère.
Dieu ne parle pas d’apparences mais de positions spirituelles. Ce qui compte n’est pas ce que l’homme voit, mais ce que Dieu voit.

4. « CELUI QUI SERT DIEU » – Hébreu : עֹבֵ֥ד (ʿoved)
Ce mot vient de avad, qui signifie « travailler, adorer, servir avec engagement ». Cela implique effort, fidélité, persévérance.
Servir Dieu n’est pas un slogan : c’est un mode de vie, un sacrifice quotidien, une fidélité dans les petites choses.

5. « ET CELUI QUI NE LE SERT PAS » – Hébreu : אֲשֶׁ֥ר לֹֽא־עֲבָדֽוֹ (asher lo avado)
Ce n’est pas seulement l’athée ou le rebelle ; c’est aussi celui qui vit dans la tiédeur, l’indifférence, la superficialité. Pour Dieu, ne pas servir, c’est déjà un service rendu à soi-même ou au monde. La neutralité n’existe pas.

III. EXEMPLES BIBLIQUES

- NOÉ ET SA GÉNÉRATION – (Genèse 6)
Dieu vit la méchanceté de la terre, et il fit une distinction nette entre Noé, homme juste, et sa génération corrompue. Pendant que les uns se mariaient, buvaient et se moquaient, Noé servait Dieu par l’obéissance. Quand la pluie tomba, la différence devint visible.
La séparation de Dieu finit toujours par être visible.

- CAÏN ET ABEL – (Genèse 4:3-7)
Les deux offraient un sacrifice, mais Dieu fit une distinction. Le service d’Abel était sincère ; celui de Caïn était ritualiste. Ce jour-là, la différence entre le juste et le méchant s’est révélée dans le regard de Dieu avant d’éclater dans l’histoire.

- LE BLÉ ET L’IVRAIE – (Matthieu 13:24-30)
Jésus enseigne que, pour un temps, le blé et l’ivraie grandissent ensemble. Ils se ressemblent, se côtoient, parfois se confondent. Mais vient l’heure de la moisson… et tout est exposé. La patience de Dieu n’est pas une faiblesse : c’est une grâce avant la révélation finale.

- LE RICHE ET LAZARE – (Luc 16:19-31)
Sur terre, la différence n’était pas visible. Au ciel, elle devint irréversible. C’est Dieu qui révèle la vraie valeur de la vie d’un homme.

IV. LE DIEU QUI DISTINGUE

Dieu est un Dieu de séparation. Dès la création, il sépare la lumière des ténèbres, les eaux d’en haut et d’en bas, le jour et la nuit. La séparation n’est pas un acte de rejet, mais un acte de classification divine.

Dieu ne confond jamais le juste et le méchant. Il ne confond jamais celui qui l’aime et celui qui l’ignore. Même si le monde applaudit les méchants, même si les justes semblent oubliés, Dieu les voit, les connaît, les distingue.

2 Timothée 2:19* dit : « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent. »
La justice de Dieu n’est jamais tardive ; elle est parfaite dans son temps.

V. CE QUE DIEU ATTEND DES HOMMES

Dieu attend des hommes qu’ils marchent dans une fidélité constante, même quand la récompense n’est pas visible, même quand le service semble inutile, même quand les méchants prospèrent.

Dieu attend une adoration authentique, un service véritable, une Foi qui ne dépend pas des circonstances. Il attend des hommes qu’ils comprennent que servir Dieu n’est pas vain, car Il garde les livres, Il observe les cœurs, Il prépare un jour de distinction.

Dieu attend également que Ses enfants acceptent d’être différents. Le juste est un signe, un témoin. Il n’est pas appelé à se fondre dans la masse, mais à refléter la lumière dans un monde qui préfère l’ombre.

VI. APPROCHE ESCHATOLOGIQUE

Le verset de Malachie pointe vers un jour précis : le jour de l’Éternel. Un jour où Dieu jugera, purifiera, séparera. Ce jour sera un jour de vérité absolue. Toutes les illusions tomberont. Les hypocrites seront exposés. Les justes seront manifestés.

*Apocalypse 20:12* décrit les livres ouverts : aucun service n’est oublié, aucune intention n’est ignorée. Celui qui aura servi Dieu sera distingué même si sa vie sur terre semblait insignifiante.

Servir Dieu, c’est vivre dans la perspective de ce jour. Ne pas Le servir, c’est vivre dans l’illusion présente qui s’effondrera dans l’éternité.

VII. JÉSUS-CHRIST : LA MARQUE DE SÉPARATION

Jésus-Christ est Lui-même la ligne de démarcation.
Il est la Lumière qui révèle les cœurs.
Il est le Berger qui connaît Ses brebis.
Il est le Roi qui sépare les brebis des boucs (Matthieu 25:31-46).

Le rapport à Jésus détermine tout :
— Rejeter Christ, c’est s’inscrire du côté de ceux qui ne servent pas Dieu.
— Embrasser Christ, c’est entrer dans la justice divine.

À la croix, Jésus a porté le jugement des justes, afin que ceux qui croient soient délivrés. Mais Il a aussi annoncé qu’Il reviendra pour juger les vivants et les morts. Ce jour-là, la différence promise par Malachie deviendra éclatante.

Jésus seul justifie. Jésus seul distingue. Jésus seul sauve.

CONCLUSION

Malachie 3:18 n’est pas seulement une prophétie, c’est un miroir. Dieu nous demande aujourd’hui :
— Où te tiens-tu ?
— De quel côté de la ligne es-tu ?
— Serves-tu Dieu, ou Te sers-tu de Dieu ?

Le temps de la confusion touche à sa fin. Dieu trace une séparation. Et bientôt, les yeux verront ce que les cœurs avaient refusé d’admettre.
La différence sera visible : dans les fruits, dans les œuvres, dans les vies, et finalement dans l’éternité.

Puissions-nous être trouvés du côté de ceux qui servent Dieu dans la vérité, même quand cela coûte. Car la fidélité n’est jamais vaine, et le Dieu qui distingue est aussi le Dieu qui récompense.

PRIONS ENSEMBLE

Seigneur,
Tu es le Dieu qui sépare la lumière des ténèbres, le juste du méchant, le vrai du faux. Aujourd’hui, nous venons devant Toi avec humilité. Ouvre nos yeux, ô Dieu, afin que nous voyions la réalité telle que Tu la vois. Délivre-nous des illusions de ce monde et rends-nous sobres dans notre marche.

Pardonne-nos moments de tiédeur, d’hésitation, de compromis. Purifie nos intentions, sanctifie nos motivations, et établis en nous un cœur qui Te sert avec fidélité et droiture.

Seigneur Jésus, Toi qui es la Vérité incarnée, marque-nous de Ton sceau. Que notre vie témoigne clairement que nous T’appartenons. Donne-nous la force de Te servir avec zèle, même quand la récompense n’est pas encore visible.

Que Ta lumière expose en nous tout ce qui ne T’honore pas. Et que Ton Esprit produise en nous une fidélité semblable à celle des justes de tous les temps.

Nous Te remettons ce jour, ce mois, et nos chemins. Trace en nous la distinction que Toi seul peux faire, afin que notre vie reflète Ton Royaume.

Au nom précieux de Jésus-Christ,
Amen.

#SHALOM
Gaddi Djiezeu

Hebed-Melech devait être délivré de la main de ceux dont il craignait la vengeance. Il était un pauvre noir, mais l'Éternel prit soin de...