Dans l’ombre d’une histoire millénaire, le Cameroun, terre de promesses et de blessures, se tient aujourd’hui à un carrefour où les échos du passé se mêlent aux grondements du présent. Quarante-trois ans. Un chiffre qui, dans son apparente simplicité, porte le poids d’une éternité. Quarante-trois ans de pouvoir, de promesses non tenues, de silences imposés. Et si, ces quarante-trois ans étaient un écho des quatre cent trente ans d’asservissement des enfants d’Israël sous le joug de Pharaon ? 
L’histoire, dans sa sagesse cruelle, aime à tisser des parallèles. Pharaon, cet homme-dieu autoproclamé, maître d’un empire bâti sur le dos des opprimés, n’est-il pas l’archétype intemporel du pouvoir qui corrompt, qui aveugle, qui rend fou ? Car, comme le murmure la sagesse populaire, le pouvoir rend fou, et le pouvoir absolu rend absolument fou.
Mais que dire d’un peuple qui, après des décennies d’attente, voit ses espoirs piétinés par une répression brutale, une main de fer qui frappe l’enfant et lui ordonne de taire ses pleurs ? Comment un cri, même étouffé, peut-il ne pas résonner dans l’éternité ? 
Dans cet article, nous plongerons dans les profondeurs de cette question, en tissant un fil conducteur entre les vérités bibliques, la théologie, l’histoire, et la douleur vive du Cameroun post-électoral. 
𝐈- 𝐋𝐄 𝐏𝐎𝐈𝐃𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐒𝐈È𝐂𝐋𝐄𝐒 : 𝐔𝐍𝐄 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐁𝐎𝐋𝐄 É𝐓𝐄𝐑𝐍𝐄𝐋𝐋𝐄 
Dans l’Ancien Testament, l’histoire des Hébreux esclaves en Égypte est bien plus qu’un récit : c’est une méditation sur la condition humaine face à l’oppression. Pendant quatre cent trente ans, selon 𝑬𝒙𝒐𝒅𝒆 12:40, les enfants d’Israël gémirent sous le joug de Pharaon, un homme dont l’orgueil le portait à se croire dieu. L’étymologie même du mot « pharaon », dérivé de l’égyptien per-aa (« grande maison »), suggère une institution qui transcende l’homme pour devenir un symbole d’absolu. Pharaon n’était pas seulement un roi : il était l’horizon indépassable, l’alpha et l’oméga d’un monde où la liberté n’était qu’un rêve lointain.
Quarante-trois ans au Cameroun. Le zéro absent dans ce chiffre semble, par un cruel caprice du destin, symboliser un vide : celui des promesses non tenues, des réformes avortées, des espoirs brisés. Pourtant, ce zéro pourrait aussi présager un chaos ou un recommencement. La Bible, ce livre éternel, nous enseigne que les cycles de l’histoire ne sont jamais anodins. Dans 𝑬𝒄𝒄𝒍é𝒔𝒊𝒂𝒔𝒕𝒆 3:1, il est écrit : « 𝑰𝒍 𝒚 𝒂 𝒖𝒏 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒕𝒐𝒖𝒕, 𝒖𝒏 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒄𝒉𝒂𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆 𝒔𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒊𝒆𝒖𝒙. » Après quarante-trois ans, le Cameroun se trouve-t-il au seuil d’un temps de rupture ou de renouveau ? Dieu seul le sai. Mais la sagesse humaine, éclairée par la Parole, peut-elle discerner les signes ?
𝗜𝗜- 𝗨𝗡𝗘 𝗥É𝗣𝗢𝗡𝗦𝗘 𝗗𝗢𝗨𝗖𝗘 : 𝗟𝗔 𝗦𝗔𝗚𝗘𝗦𝗦𝗘 𝗙𝗔𝗖𝗘 À 𝗟𝗔 𝗙𝗨𝗥𝗘𝗨𝗥 
Le verset de 𝑷𝒓𝒐𝒗𝒆𝒓𝒃𝒆𝒔 15:1 « 𝑼𝒏𝒆 𝒓é𝒑𝒐𝒏𝒔𝒆 𝒅𝒐𝒖𝒄𝒆 𝒂𝒑𝒂𝒊𝒔𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒖𝒓𝒆𝒖𝒓, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒐𝒍𝒆 𝒅𝒖𝒓𝒆 𝒆𝒙𝒄𝒊𝒕𝒆 𝒍𝒂 𝒄𝒐𝒍è𝒓𝒆 » – est un joyau de la sagesse salomonienne. En hébreu, le mot traduit par « douce » (rak) évoque une tendresse, une souplesse, presque une caresse verbale. À l’inverse, la « parole dure » (‘etsev) renvoie à une douleur infligée, une blessure qui lacère l’âme. Ce contraste, dans sa simplicité, est d’une profondeur théologique saisissante. La parole, dans la tradition biblique, n’est pas un simple outil de communication : elle est créatrice, performative, capable de guérir ou de détruire. Lorsque Dieu dit dans 𝑮𝒆𝒏è𝒔𝒆 1:3 : « 𝑸𝒖𝒆 𝒍𝒂 𝒍𝒖𝒎𝒊è𝒓𝒆 𝒔𝒐𝒊𝒕 ! », la parole fait naître l’univers. De même, la parole d’un dirigeant peut apaiser un peuple ou l’enflammer.
Au Cameroun, où les tensions post-électorales déchirent le tissu social, la parole dure a pris la forme d’une répression brutale. Les images relayées sur les réseaux sociaux – gaz lacrymogène, matraques, arrestations arbitraires – témoignent d’une réponse qui, loin d’apaiser, attise la fureur. Un internaute écrivait avec amertume : « 𝑂𝑛 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒, 𝑜𝑛 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑏â𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛𝑛𝑒, 𝑒𝑡 𝑜𝑛 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑖𝑟𝑒. 𝐿𝑒 𝐶𝑎𝑚𝑒𝑟𝑜𝑢𝑛 𝑝𝑙𝑒𝑢𝑟𝑒, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑞𝑢𝑖 é𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒 ? » Ce cri, presque prophétique, fait écho à l’image saisissante de l’enfant battu auquel on interdit de pleurer. Comment, en effet, peut-on exiger le silence d’un peuple dont la douleur est légitime ?
La théologie chrétienne, dans son exégèse de 𝑷𝒓𝒐𝒗𝒆𝒓𝒃𝒆𝒔 15:1, nous invite à considérer la douceur comme une force, non comme une faiblesse. Jésus, dans le Sermon sur la Montagne (𝑴𝒂𝒕𝒕𝒉𝒊𝒆𝒖 5:5), proclame : « 𝑯𝒆𝒖𝒓𝒆𝒖𝒙 𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒖𝒙, 𝒄𝒂𝒓 𝒊𝒍𝒔 𝒉é𝒓𝒊𝒕𝒆𝒓𝒐𝒏𝒕 𝒍𝒂 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒆. » La douceur, loin d’être une capitulation, est une discipline de l’âme, une capacité à répondre à la violence par une force qui désarme. Mais où est cette douceur dans les corridors du pouvoir camerounais ? Où est la voix qui, comme celle de Moïse face à Pharaon, oserait dire : « 𝑳𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒓 𝒎𝒐𝒏 𝒑𝒆𝒖𝒑𝒍𝒆 » (𝑬𝒙𝒐𝒅𝒆 5:1) ?
𝗜𝗜𝗜- 𝗟𝗘 𝗣𝗢𝗨𝗩𝗢𝗜𝗥 𝗔𝗕𝗦𝗢𝗟𝗨 : 𝗨𝗡𝗘 𝗙𝗢𝗟𝗜𝗘 𝗗𝗜𝗩𝗜𝗡𝗘 ?
Revenons à Pharaon. L’homme qui se prenait pour un dieu incarnait une vérité universelle : le pouvoir, lorsqu’il devient absolu, engendre une forme de démence. L’adage  « 𝐿𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑟𝑒𝑛𝑑 𝑓𝑜𝑢, 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢 𝑟𝑒𝑛𝑑 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑓𝑜𝑢 » – trouve ses racines dans les observations d’historiens et de philosophes, de Plutarque à Lord Acton, ce dernier déclarant en 1887 : « 𝑃𝑜𝑤𝑒𝑟 𝑡𝑒𝑛𝑑𝑠 𝑡𝑜 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑢𝑝𝑡, 𝑎𝑛𝑑 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑒 𝑝𝑜𝑤𝑒𝑟 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑢𝑝𝑡𝑠 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑒𝑙𝑦. » Cette corruption n’est pas seulement morale ; elle est ontologique. Le dirigeant qui s’arroge un pouvoir divin perd le contact avec l’humanité, avec la fragilité qui fait de nous des créatures dépendantes de la grâce divine.
Dans le contexte camerounais, ce pouvoir absolu se manifeste dans une longévité politique qui défie le temps. Quarante-trois ans, c’est une génération entière. C’est le temps qu’il faut pour qu’un enfant devienne grand-parent, pour qu’un rêve devienne souvenir, pour qu’une nation s’épuise à attendre. Les posts sur la toile, bien que fragmentaires, peignent un tableau sombre : « 43 𝑎𝑛𝑠, 𝑒𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑚ê𝑚𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠. 𝑂ù 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢 ? 𝑂ù 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑗𝑢𝑠𝑡𝑖𝑐𝑒 ? » écrivait un utilisateur le 26 octobre 2025. Cette lassitude collective, mêlée de colère, rappelle l’exaspération des Hébreux face à un Pharaon inflexible.
Pourtant, la Bible nous enseigne que même le pouvoir le plus absolu n’est pas éternel. Dans 𝑷𝒔𝒂𝒖𝒎𝒆 146:3-4, il est écrit : « 𝑵𝒆 𝒎𝒆𝒕𝒕𝒆𝒛 𝒑𝒂𝒔 𝒗𝒐𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒇𝒊𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒏𝒄𝒆𝒔, 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒖𝒏 𝒇𝒊𝒍𝒔 𝒅’𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒏𝒆 𝒑𝒆𝒖𝒕 𝒔𝒂𝒖𝒗𝒆𝒓. 𝑺𝒐𝒏 𝒔𝒐𝒖𝒇𝒇𝒍𝒆 𝒔’𝒆𝒏 𝒗𝒂, 𝒊𝒍 𝒓𝒆𝒕𝒐𝒖𝒓𝒏𝒆 à 𝒍𝒂 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒆, 𝒆𝒕 𝒍𝒆 𝒎ê𝒎𝒆 𝒋𝒐𝒖𝒓 𝒔𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒋𝒆𝒕𝒔 𝒑é𝒓𝒊𝒔𝒔𝒆𝒏𝒕. » Pharaon, malgré sa prétention divine, fut brisé par la main de Dieu. Le Cameroun, lui, attend-il une délivrance miraculeuse, ou bien un sursaut humain, une prise de conscience collective ?
𝗜𝗩- 𝗟𝗘 𝗖𝗛𝗔𝗢𝗦 𝗢𝗨 𝗟𝗘 𝗥𝗘𝗖𝗢𝗠𝗠𝗘𝗡𝗖𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧 : 𝗨𝗡𝗘 𝗗𝗜𝗔𝗟𝗘𝗖𝗧𝗜𝗤𝗨𝗘 𝗕𝗜𝗕𝗟𝗜𝗤𝗨𝗘
Après quarante-trois ans, le zéro manquant dans l’équation annonce-t-il le chaos ou le recommencement ? Cette tension entre destruction et renouveau est au cœur de la théologie biblique. Dans É𝒔𝒂ï𝒆 43:19, Dieu déclare : « 𝑽𝒐𝒊𝒄𝒊, 𝒋𝒆 𝒗𝒂𝒊𝒔 𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒗𝒆𝒍𝒍𝒆, 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒔𝒆 𝒎𝒂𝒏𝒊𝒇𝒆𝒔𝒕𝒆𝒓𝒂 𝒃𝒊𝒆𝒏𝒕ô𝒕 ; 𝒏𝒆 𝒍𝒂 𝒓𝒆𝒄𝒐𝒏𝒏𝒂î𝒕𝒓𝒆𝒛-𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒑𝒂𝒔 ? » Le chaos, dans la pensée hébraïque, n’est pas une fin en soi. Il est souvent le prélude à une recréation, à un nouvel ordre. Lorsque les eaux du déluge submergèrent la terre (𝑮𝒆𝒏è𝒔𝒆 7), elles ne furent pas seulement un châtiment : elles ouvrirent la voie à une alliance nouvelle entre Dieu et Noé.
Le Cameroun, dans sa douleur post-électorale, se tient au bord de ce précipice. Le chaos – violence, répression, fracture sociale – est une tentation facile. Les images de manifestations dispersées par la force, relayées sur les plateformes numériques, évoquent un pays au bord de l’implosion. Mais le recommencement, cette chose nouvelle promise par Ésaïe, est-il possible ? La sagesse, ici, exige de regarder au-delà de la colère. Comme le souligne 𝑱𝒂𝒄𝒒𝒖𝒆𝒔 1:19-20 : « 𝑸𝒖𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒔𝒐𝒊𝒕 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒑𝒕 à é𝒄𝒐𝒖𝒕𝒆𝒓, 𝒍𝒆𝒏𝒕 à 𝒑𝒂𝒓𝒍𝒆𝒓, 𝒍𝒆𝒏𝒕 à 𝒔𝒆 𝒎𝒆𝒕𝒕𝒓𝒆 𝒆𝒏 𝒄𝒐𝒍è𝒓𝒆, 𝒄𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝒄𝒐𝒍è𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍’𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒏’𝒂𝒄𝒄𝒐𝒎𝒑𝒍𝒊𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒍𝒂 𝒋𝒖𝒔𝒕𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝑫𝒊𝒆𝒖. » La fureur du peuple camerounais est légitime, mais elle doit être canalisée, transformée en une force de reconstruction.
𝗩- 𝗨𝗡𝗘 𝗣𝗔𝗥𝗢𝗟𝗘 𝗣𝗢𝗨𝗥 𝗚𝗨É𝗥𝗜𝗥 : 𝗟𝗘 𝗥Ô𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗦𝗔𝗚𝗘𝗦𝗦𝗘
Face à la répression il se pose une question déchirante : « 𝑪𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒆𝒖𝒙-𝒕𝒖 𝒕𝒂𝒑𝒆𝒓 𝒖𝒏 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕 𝒆𝒕 𝒍𝒖𝒊 𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓𝒅𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒍𝒆𝒖𝒓𝒆𝒓 ? » Cette image, d’une brutalité poétique, résume l’absurdité d’un pouvoir qui opprime et exige en même temps la soumission silencieuse. Elle évoque aussi une vérité théologique : la douleur, lorsqu’elle est niée, ne disparaît pas ; elle s’enkyste, elle fermente, elle explose. La sagesse biblique, dans sa richesse, nous offre une alternative. Dans 𝑷𝒓𝒐𝒗𝒆𝒓𝒃𝒆𝒔 16:24, il est écrit : « 𝑳𝒆𝒔 𝒎𝒐𝒕𝒔 𝒂𝒈𝒓é𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒖𝒏 𝒓𝒂𝒚𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒎𝒊𝒆𝒍, 𝒅𝒐𝒖𝒙 𝒂𝒖 𝒑𝒂𝒍𝒂𝒊𝒔 𝒆𝒕 𝒔𝒂𝒍𝒖𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔. » Une parole douce, un geste de justice, une écoute sincère pourraient-ils désamorcer la bombe de la colère camerounaise ?
La théologie de la réconciliation, telle qu’enseignée par Paul dans 2 𝑪𝒐𝒓𝒊𝒏𝒕𝒉𝒊𝒆𝒏𝒔 5:18-19, insiste sur le ministère de la réconciliation confié aux croyants. Mais cette réconciliation ne peut être unilatérale. Elle exige un dialogue, une reconnaissance des torts, une volonté de guérir. Au Cameroun, où la fracture entre le peuple et ses dirigeants semble béante, cette réconciliation semble un rêve lointain. Pourtant, l’histoire nous enseigne que les peuples opprimés finissent toujours par trouver leur voix. Comme le chante le psalmiste dans 𝑷𝒔𝒂𝒖𝒎𝒆 30:5 : « 𝑳𝒆 𝒔𝒐𝒊𝒓, 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒔’𝒊𝒏𝒔𝒕𝒂𝒍𝒍𝒆𝒏𝒕, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒂𝒖 𝒎𝒂𝒕𝒊𝒏 𝒗𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒂 𝒋𝒐𝒊𝒆. »
𝙐𝙉𝙀 𝙀𝙎𝙋É𝙍𝘼𝙉𝘾𝙀 𝙏Ê𝙏𝙐𝙀
Le Cameroun, à l’image des Hébreux en Égypte, gémit sous le poids d’un pouvoir qui semble éternel. Mais l’histoire, comme la Bible, nous rappelle que rien n’est éternel hormis Dieu. Quarante-trois ans, ou quatre cent trente ans, ne sont qu’un souffle dans l’éternité divine. La question n’est pas de savoir si le changement viendra, mais comment il viendra. Par le chaos, ou par un recommencement porté par la sagesse ? La réponse repose entre les mains de Dieu.
Mais les hommes, dans leur liberté, ont le pouvoir de choisir : la parole dure ou la réponse douce, la répression ou la réconciliation, la folie du pouvoir ou la sagesse de l’humilité.
Que le Cameroun, dans sa douleur, trouve la force de se souvenir de 𝑳𝒂𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 3:21-22 : « 𝑽𝒐𝒊𝒄𝒊 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒗𝒆𝒖𝒙 𝒓𝒆𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆𝒓 𝒆𝒏 𝒎𝒐𝒏 𝒄œ𝒖𝒓, 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒎𝒆 𝒅𝒐𝒏𝒏𝒆𝒓𝒂 𝒅𝒆 𝒍’𝒆𝒔𝒑é𝒓𝒂𝒏𝒄𝒆 : 𝒍𝒆𝒔 𝒃𝒐𝒏𝒕é𝒔 𝒅𝒆 𝒍’É𝒕𝒆𝒓𝒏𝒆𝒍 𝒏𝒆 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒑𝒂𝒔 é𝒑𝒖𝒊𝒔é𝒆𝒔, 𝒔𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒂𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒏𝒆 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒑𝒂𝒔 à 𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒕𝒆𝒓𝒎𝒆. »
Que cette espérance, têtue et indomptable, guide un peuple vers un avenir où l’enfant pourra pleurer, mais aussi rire, librement.
