mardi 28 octobre 2025

MARDI 28 OCTOBRE 2025

EXHORTATION :LES BONTÉS INÉPUISABLES DE DIEU

« Voici ce que je veux repasser en mon cœur, Ce qui me donnera de l'espérance : Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme. »(Lamentations 3:21-22)

I. CONTEXTE HISTORIQUE

Le livre des Lamentations est attribué au prophète Jérémie, souvent appelé le “prophète des larmes”. Nous sommes en 586 avant J.-C. : Jérusalem, la cité sainte, vient d’être détruite par Nabuchodonosor. Le Temple est réduit en cendres, le peuple est déporté, et la gloire d’Israël semble anéantie.
Jérémie erre parmi les ruines, témoin de la souffrance, du deuil et de la désolation. Les rues de Sion résonnent de cris, les enfants meurent de faim, et les prêtres, jadis honorés, mendient du pain.

Au milieu de ce chaos, tout semble perdu — Foi, Espoir, Avenir. Et pourtant, c’est précisément dans cette nuit spirituelle que jaillit ce verset.
Le prophète, accablé mais non écrasé, lève les yeux vers le ciel et dit : « Voici ce que je veux repasser en mon cœur, ce qui me donnera de l’espérance. »

Cette déclaration n’est pas un cri de triomphe, mais un acte de Foi lucide. Jérémie décide de se souvenir — volontairement — de la fidélité passée de Dieu. C’est dans la mémoire de la miséricorde que naît l’espérance.
Ainsi, au cœur des ruines de Jérusalem, le prophète découvre une vérité éternelle : quand tout s’écroule, la bonté de Dieu demeure debout.

II. EXÉGÈSE ET ÉTYMOLOGIE

Le texte hébreu de Lamentations 3:21-22 recèle une profondeur extraordinaire, chaque mot portant un poids spirituel précis.

1. « VOICI CE QUE JE VEUX REPASSER EN MON CŒUR » — En hébreu : זֹאת אָשִׁיב אֶל־לִבִּי (zoth ashiv el libbi).
Le verbe ashiv vient de shuv, qui signifie “retourner, ramener, restaurer”. Jérémie ne se contente pas de penser : il “ramène” à son cœur ce qu’il avait peut-être oublié.
Le mot lev (cœur) désigne le centre de la volonté, non seulement le siège des émotions. Autrement dit : “Je choisis de ramener à mon esprit la vérité que j’ai laissée s’éloigner.”
C’est un acte de résistance intérieure, une décision spirituelle contre le désespoir.

2. « CE QUI ME DONNERA DE L’ESPÉRANCE » — En hébreu : עַל־כֵּן אוֹחִיל (‘al ken ochil), du verbe yachal = “attendre avec confiance, espérer patiemment”. 
L’espérance biblique n’est pas un optimisme naïf : c’est une attente ferme fondée sur le caractère immuable de Dieu. Jérémie dit donc littéralement : “C’est pourquoi je continuerai à espérer avec confiance.”

3. « LES BONTÉS DE L’ÉTERNEL » —En hébreu : חַסְדֵי יְהוָה (chasdei YHWH).
Le mot chesed (pluriel chasdei) est l’un des plus riches de la Bible. Il signifie à la fois bonté, amour fidèle, miséricorde et alliance.
C’est l’amour loyal d’un Dieu qui s’attache à Son peuple, non parce que celui-ci est digne, mais parce qu’Il est fidèle. Ainsi, “les bontés de l’Éternel” ne désignent pas seulement des bienfaits, mais la manifestation continue de Son amour d’alliance.

4. « NE SONT PAS ÉPUISÉES » —En hébreu : כִּי לֹא־תָמְנוּ (ki lo tamnu), du verbe tamam = “finir, s’éteindre, cesser d’exister”.
Jérémie affirme : “Elles ne sont pas consommées, elles ne se tarissent pas.”
L’image évoque une source qui ne se dessèche jamais, même après des siècles de sécheresse spirituelle.

5. « SES COMPASSIONS » — En hébreu : רַחֲמָיו (rachamav), du mot rechem = “utérus, entrailles maternelles”.
Le prophète ose employer une image bouleversante : la compassion de Dieu est celle d’une mère envers l’enfant qu’elle porte en elle.
Ce terme évoque la tendresse viscérale, l’amour protecteur, la miséricorde qui ne s’explique pas.

6. « NE SONT PAS À LEUR TERME » — En hébreu : כִּי לֹא־כָלוּ (ki lo chalu), du verbe kalah = “s’achever, se consumer”.
Autrement dit : “Ses compassions ne sont pas à bout.” Là où l’amour humain s’épuise, celui de Dieu recommence toujours.

III. EXEMPLES BIBLIQUES

La Bible entière témoigne que la bonté de Dieu ne s’épuise jamais, même quand tout semble perdu.

- NOÉ vit la terre jugée par le déluge, mais la grâce de Dieu trouva encore un homme juste, et par lui l’espérance renaquit.

- JOSEPH, trahi par ses frères, devint l’instrument du salut de sa famille : preuve que la bonté divine traverse les trahisons humaines.

- DAVID, coupable d’adultère et de meurtre, trouva dans les entrailles de Dieu une miséricorde qui restaura son cœur.

- JONAS, fuyant la mission, fut retrouvé dans les profondeurs du poisson, preuve que la miséricorde divine descend jusque dans nos ténèbres.

- PIERRE, ayant renié Jésus, rencontra à nouveau Son regard aimant sur les rives de la mer de Tibériade.

Dans chacun de ces récits, la bonté de Dieu s’élève au-dessus des fautes, la compassion dépasse la condamnation, et la fidélité triomphe du désespoir.

IV. APPROCHE ESCHATOLOGIQUE

Sur le plan prophétique, ce texte nous parle d’un Dieu dont la miséricorde traverse les âges et s’accomplit pleinement à la fin des temps.
Dans les Lamentations, Jérémie entrevoit déjà la restauration future d’Israël : après la ruine, la rédemption ; après l’exil, le retour.

Mais eschatologiquement, cette promesse trouve son apogée en Jésus-Christ — le signe éternel que les compassions de Dieu ne sont pas à leur terme. Même quand l’humanité semblait perdue, quand la Loi avait échoué à sauver, quand le silence de Dieu semblait peser depuis des siècles, la Miséricorde s’est faite chair.

Et aujourd’hui encore, dans un monde où la Foi se refroidit et la peur s’accroît, cette parole reste prophétique : les bontés de Dieu ne sont pas épuisées. Elles renouvellent chaque jour la création, soutiennent l’Église et annoncent le jour où “la compassion triomphera du jugement” (Jacques 2:13).

V. LE DIEU DE BONTÉ, FIDÉLITÉ ET TENDRESSE

Ce texte révèle la nature même de Dieu. Le mot chesed résume Sa personnalité : un amour constant, qui ne dépend ni du mérite ni du moment. Dieu n’aime pas parce que nous sommes bons : Il aime parce qu’Il est bon.

Ses compassions sont “multiples” parce qu’Il connaît la diversité de nos blessures. Elles ne sont “pas à leur terme” parce que Sa nature ne s’épuise pas. Dieu ne réagit pas à nos fautes : Il agit selon Son essence, et Son essence, c’est l’amour.

VI. LES ATTENTES DE DIEU

Ce texte nous enseigne que Dieu attend de Ses enfants une Foi qui se souvient.
L’espérance ne naît pas dans l’oubli, mais dans la mémoire. Jérémie a “rappelé à son cœur” les bontés de Dieu, et c’est là qu’il a trouvé la force de continuer.

Dieu nous invite à faire de même : à repasser en nos cœurs les souvenirs de Sa fidélité.
Quand la douleur nous envahit, quand les prières restent sans réponse, Il nous appelle à ne pas oublier.
Car l’oubli de la bonté conduit au désespoir, mais la mémoire de la miséricorde ranime la Foi.

Ainsi, Dieu attend de nous que nous croyions à Sa compassion même quand nous ne la ressentons pas, et que nous nous souvenions de Son amour même quand le ciel paraît fermé.

VII. LE RÔLE DE JÉSUS-CHRIST

En Jésus-Christ, chesed et rachamim se sont incarnés. Il est la bonté inépuisable de Dieu rendue visible.
Sur la croix, alors que le monde L’accusait et L’abandonnait, Il a prouvé que les compassions du Père ne connaissent pas de terme : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.”

Chaque miracle, chaque pardon, chaque larme versée par Jésus était la matérialisation de ces entrailles divines dont parle Jérémie.
Il est la source intarissable où viennent boire ceux qui ont perdu l’espérance.

Et jusqu’à la fin des temps, Son intercession continue de manifester cette vérité : Les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, car elles vivent en Christ ressuscité.

CONCLUSION

Lamentations 3:21-22 n’est pas seulement un cri d’espérance au cœur des ruines : c’est une déclaration éternelle de la nature immuable de Dieu.
Ce verset nous enseigne que la foi ne nie pas la souffrance, mais qu’elle choisit la mémoire au lieu de l’oubli, la confiance au lieu du désespoir, et l’espérance au lieu de la peur.

Tant que Dieu existera — et Il est éternel — Ses bontés demeureront. Ainsi, même quand ton ciel s’assombrit, souviens-toi : les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées. Elles se renouvellent chaque matin, car Sa fidélité ne connaît ni fin ni faille.

PRIONS ENSEMBLE

Éternel Dieu de miséricorde, Nous venons à Toi comme Jérémie, au milieu de nos ruines et de nos fatigues. Nos cœurs ont parfois douté, nos yeux ont pleuré, mais aujourd’hui nous voulons ramener à notre cœur la mémoire de Tes bontés.

Seigneur, rappelle à nos âmes que Ton amour ne se tarit pas, que Tes compassions ne s’épuisent pas. Quand nos forces faiblissent, fais-nous boire à la source de Ton chesed.
Quand nos cœurs s’assèchent, inonde-nous de Tes tendresses maternelles.

Seigneur Jésus, Toi l’incarnation de la miséricorde du Père, enseigne-nous à espérer comme Toi as espéré, à aimer comme Tu as aimé, à pardonner comme Tu as pardonné.
Ravive en nous la mémoire de Ton amour à la croix, et fais de cette mémoire le berceau de notre espérance.

Saint-Esprit consolateur, inscris dans nos cœurs cette vérité immuable : que les bontés de Dieu ne sont pas épuisées, que Ses compassions ne sont jamais à leur terme.
Et quand viendra le soir de notre vie, fais que nous puissions dire comme Jérémie :
“Voici ce que je veux repasser en mon cœur : les bontés du Seigneur demeurent à jamais.”

Amen.

#SHALOM

Gaddi Djiezeu

La prière n’est pas seulement un refuge, mais un acte d’amour et de courage. 💕 Elle unit, fortifie et rappelle que dans chaque souffle, il ...