Cantique des Cantiques 7.11
Si, plus qu’un chant d’amour, le Cantique parle de l’intimité qui se construit entre la créature et son Dieu, alors le fragment de verset que nous retenons est un aboutissement, celui d’un chemin fait chez la bien-aimée. Elle considère d’abord ce que l’être aimé est pour elle*. Son attention s’élargit ensuite à la réciprocité de l’attachement. Aussi dit-elle : Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui**. Voici que, plus loin, l’optique a changé. Elle ne s’est pas oubliée, mais elle ne se préoccupe plus en premier lieu de ce qu’elle possède en son bien-aimé mais de ce qu’elle est pour lui : Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi***. Enfin, avec le verset du jour, elle ne s’occupe plus de ce que le bien-aimé lui apporte, est pour elle, mais uniquement de ce qu’elle peut être pour lui: Je suis à mon bien-aimé, c’est tout. Vraiment tout, car il n’y a rien d’autre qui soit plus important que de savoir que l’on appartient à Dieu.
A y réfléchir, sans doute sommes-nous pour lui un cadeau empoisonné. Nous lui avons coûté l’incarnation et la crucifixion. Mais il fait de ce bout de charbon un diamant sans prix. Un hymne anglais exprime en ces mots, la joie de lui appartenir : « Il se promène avec moi et il me parle. Il me dit que je lui appartiens. »
Qu’y a-t-il de plus exaltant ? Je suis son bien. Mais ne m’inquièterai-je pas de m’assurer que c’est bien tout entier que je lui appartiens ?
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* 1.13,14 ** 2.16 *** 6.3